Numérique : la confiance des Français mesurée

Publié le par Sécurisons les réseaux sociaux

http://www.lesechos.fr/info/comm/020397488300-numerique-la-confiance-des-francais-mesuree.htm

[ 11/03/10  ]

Afin de mesurer l'intérêt et la confiance des Français pour les services et les outils numériques, la Caisse des Dépôts et l'Association de l'économie numérique (Acsel) annoncent aujourd'hui les résultats du premier baromètre national. Réalisée par l'Idate, cette étude servira de référence aux secteurs public et privé pour développer les solutions innovantes attendues par le grand public.


Pour la première fois en France, un baromètre donne la température de la confiance du grand public dans les services et les outils numériques, comme la gestion d'un compte bancaire en ligne ou la future carte d'identité électronique. L'enjeu est crucial au moment où l'économie numérique est devenue une priorité nationale avec 4,5 milliards d'euros alloués dans le cadre du grand emprunt. Jusqu'à ce jour, les acteurs du public et du privé ne disposent d'aucun repère précis pour savoir si l'ensemble des citoyens sont réceptifs à l'offre actuelle. Ni dans quelle proportion ils sont utilisateurs des nouveaux usages inventés par des opérateurs qui rivalisent d'innovation pour capter l'intérêt du grand public.

C'est pourquoi la Caisse des Dépôts, qui s‘est engagée sur ce terrain depuis dix ans, et l'Association de l'économie numérique (Acsel), présidée par une personnalité du secteur, Pierre Kosciusko-Morizet, président-fondateur de PriceMinister.com, ont confié à l'Idate, un institut reconnu pour son expertise en la matière, la réalisation de ce baromètre. «  Pour favoriser l'émergence de solutions garantissant sécurité et simplicité pour les usagers, la Caisse des Dépôts s'est déjà associée au secrétariat d'Etat à l'Economie numérique pour son projet de label de certification Idénum , qui permettra à chaque citoyen de se créer une "identité numérique multi-services", valable autant pour les sphères publiques que privées  », Notre objectif est d'apporter des points d'appui pour l'action et les solutions qui vont être conçues dans ce cadre  », poursuit Karen Le Chenadec. explique Karen Le Chenadec, directrice du département du développement numérique des territoires (DDNT) à la CDC. «

Internet, un outil du quotidien

Dévoilée aujourd'hui, cette première photographie numérique nationale, dont ce baromètre donnera un nouveau cliché chaque année, «  a vocation à servir de référence aux acteurs publics et privés pour les faire travailler de concert afin de construire les services et les outils qui correspondent aux attentes des usagers », ajoute pour sa part Maud Franca, responsable de la confiance numérique du DDNT.

Justement, dans quelle mesure la confiance des usagers sert-elle de levier au déploiement des services électroniques ? Quels dispositifs juridiques faudra-t-il mettre en place pour garantir le contrôle de leur vie privée ? La valeur d'usage des services en ligne prime-t-elle sur la sécurité des données personnelles ? Autant de questions auxquelles ce baromètre, qui met aussi en exergue les pratiques actuelles des citoyens, apporte des éléments de réponse précis et instructifs.

Premier grand constat : Internet fait partie du quotidien de 68 % des Français, dont les trois quarts se connectent tous les jours. «  Aujourd'hui, on est vraiment à un moment charnière où on voit se profiler une augmentation exponentielle des services numériques pour passer de la transmission d'informations à la généralisation des transactions en ligne », explique Maud Franca. Avec en toile de fond, «  des enjeux sociétaux et des intérêts commerciaux, qui nécessitent une régulation du secteur public. Il faudra trouver un équilibre entre la simplicité, la sécurité et la garantie des libertés individuelles », souligne-t-elle.

Démarches en ligne plébiscitées

Que révèle ce baromètre sur les usages et les pratiques des Français sur Internet ? Sur le plan matériel, la fracture numérique est quasi comblée car 94 % des internautes interrogés, dont les deux tiers possèdent un ordinateur portable personnel, disposent d'une connexion haut débit à leur domicile qu'ils utilisent quotidiennement ou presque. Pour l'heure, 22 % d'entre eux se connectent à Internet via leur téléphone mobile. Un niveau significatif mais encore insuffisant pour savoir si les Français seront prêts un jour à basculer vers l'Internet mobile ou si l'ordinateur fera de la résistance.

Preuve que le pli est pris dans l'administration française, 89 % des internautes ont déjà effectué des démarches en ligne, les plus courantes étant la déclaration d'impôts (60 %) et la consultation de son compte de Sécurité sociale (46 %). Même taux de pénétration pour la banque et le commerce électroniques, qui sont désormais bien ancrés dans les habitudes des internautes : 80 % consultent leur compte sur Internet et 85 % font leurs achats en ligne, n'hésitant pas à régler avec leur carte bancaire pour 79 % d'entre eux. A noter cependant la percée notable de moyens alternatifs de paiement comme PayPal (33 %).

Paradoxalement, la dématérialisation, qui vise à simplifier les procédures administratives et commerciales, s'avère en réalité une source de complexité pour les usagers. Comme le montre ce baromètre, la montée en puissance des services en ligne génère une multiplication des identités numériques avec, en moyenne, 12 comptes en ligne par Français (e-commerce, e-banking, messagerie, réseaux sociaux ou forums de discussion). Cherchant à se protéger dans cette sphère virtuelle opaque sur laquelle plane le spectre de l'usurpation d'identité, plus d'un tiers des internautes sondés déclarent même fournir volontairement des informations erronées lorsqu'ils remplissent des formulaires en ligne.

L'usage prime sur le risque

Est-ce à dire que la confiance sera-t-elle la clef de la généralisation des usages des services numériques ? L'avenir le dira.

Pour l'heure, cette étude montre que les internautes accordent davantage de crédit au secteur public pour livrer leurs données personnelles, à l'exemple du site Mon.service-public.fr. En effet, l'e-administration ressort comme le seul service qui bénéficie d'une valeur d'usage (89 %) et d'un taux de confiance (86 %) en parfaite cohérence. Lors de leurs démarches administratives, les Français ne sont que 11 % à craindre que leurs identités soient utilisées ou consultées abusivement par d'autres personnes.

En revanche, dans le secteur privé, la peur du piratage gagne 24 % des citoyens réalisant des opérations bancaires en ligne et 43 % des personnes adeptes du e-commerce. Plus globalement, la confiance repose principalement sur la notoriété des sites (71 %) et sur l'existence de garanties techniques de sécurité (51 %). Avec une contradiction apparente : l'intérêt d'utiliser des services bancaires ou commerciaux via Internet prime largement sur les risques encourus par les internautes, qui finissent par outrepasser leurs craintes légitimes. «  Ce n'est pas surprenant car l'expérience montre que c'est l'usage qui crée la confiance. On entre alors dans un cercle vertueux, comme ce fut le cas pour la carte bancaire », estime Jean-Pierre Buthion, responsable marketing du Groupement des Cartes Bancaires.


Avec une différence fondamentale : «  Aujourd'hui, on est face à une somme considérable d'usages nouveaux et on manque de visibilité sur leur évolution, notamment pour les réseaux sociaux », conclut Jean-Pierre Buthion, président de la commission identités de l'Acsel.

CHANTAL HOUZELLE, Les Echos

Le baromètre sur lesechos.fr/documents

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