Les machines deviennent des abonnés mobiles

Publié le par Sécurisons les réseaux sociaux

[ 04/01/10  ]

http://www.lesechos.fr/info/hightec/020293085840.htm?xtor=RSS-2011

Une proportion croissante des nouveaux clients mobiles ne sont pas des personnes, mais des ascenseurs, des automobiles, des machines à café, etc. Le marché des cartes SIM dédiées aux machines devrait croître de 25 % par an dans le monde sur cinq ans.

Le saviez-vous ? Les machines aussi peuvent avoir un numéro de téléphone portable commençant par « 06 » - et, depuis cette année, par « 07 ». Ce peut être le cas de la machine à café du bureau, qui envoie un message au fournisseur pour signaler qu'il n'y aura bientôt plus de poudre de chocolat. Ou bien de l'ascenseur, qui alerte les réparateurs sur une panne, afin de commencer le diagnostic à distance et d'intervenir par la suite avec les bons outils. C'est également ainsi que fonctionnent les systèmes de détection de radars fixes et mobiles embarqués dans les automobiles. Tous ces appareils communiquent par SMS ou via Internet grâce à une carte SIM, comme n'importe quel abonné avec son téléphone portable.

Le marché du « machine à machine » (« M to M ») ne pèse pas lourd pour l'instant : il ne représente que 2,4 % du total des échanges mobiles en Europe fin 2009, et 4,3 % aux Etats-Unis, selon le cabinet Berg Insight. En France, fin août, les abonnements « M to M » pesaient 2,3 % des abonnements, selon une étude réalisée par la Société Générale d'après les chiffres de l'Arcep. Mais les statistiques évoluent rapidement. Au troisième trimestre, 47,4 % des nouveaux clients mobiles étaient… des machines. Un phénomène passé complètement inaperçu. Il est vrai que cela ne fait jamais que 230.800 abonnés de plus, et qu'il suffit de quelques contrats de grande ampleur, par exemple l'équipement d'une vaste flotte de véhicules d'entreprise, pour faire apparaître un pic trimestriel. De plus, il y a des effets saisonniers.

C'est avant de partir en vacances qu'on s'offre un boîtier détecteur de radars, alors qu'à l'inverse, au quatrième trimestre, les êtres humains sont comblés de téléphones mobiles sous forme de cadeaux de Noël.

En fin de compte, le « M to M » mobile (on peut aussi utiliser des technologies filaires) est encore une source de chiffre d'affaires négligeable pour les opérateurs, mais il les intéresse au plus haut point en raison des volumes qu'il génère, souligne Anne-Marie Thiollet, directrice du programme « M to M » chez Orange Business Services : « En Europe, ce marché a crû entre 30 et 40 % sur un an, et ce rythme devrait perdurer au cours des années à venir. Dans cinq à sept ans, lorsque la relève à distance des compteurs électriques va arriver, cela pourrait devenir exponentiel. » Au départ, la demande est venue des entreprises qui avaient besoin d'améliorer leurs processus en les automatisant, par exemple pour gérer une flotte de taxis ou d'ambulances. De nouveaux services en direction de particuliers sont en train d'apparaître, tels que les GPS, pour connaître l'état du trafic, les alarmes anti-intrusion dans les maisons. Quant aux compteurs électriques et de gaz connectés, ils ont déjà colonisé les pays nordiques et se répandront en France du fait de la réglementation européenne.

Moins rentables que l'humain

Seul hic : l'essor du « M to M » ne risque-t-il pas de se faire au détriment des marges des opérateurs télécoms ? Le revenu mensuel moyen par machine est typiquement de quelques euros, donc nettement moins élevé que ce que rapporte un abonné humain (plus de 30 euros en France). André Méchaly, à la stratégie mobile chez Alcatel-Lucent, préfère poser le problème dans l'autre sens et souligner l'opportunité que représente le « M to M » alors que le taux de pénétration du mobile chez les humains commence à plafonner : « Dans cinq à dix ans, il y aura dix fois plus de cartes SIM dans les machines que d'abonnés humains. C'est potentiellement une source de revenus élevés. L'Internet des objets pourrait permettre de financer la transformation du réseau pour offrir plus de débit aux humains, qui consomment de plus en plus de données. » Alors que les abonnés mobiles se ruent sur les « smartphones » et les clefs 3G, alourdissant considérablement le trafic mobile, les machines ont une charge très faible sur les réseaux. Elles n'ont qu'un défaut : pour les raccorder, il va falloir de plus en plus de numéros de téléphone et d'adresses Internet, qui sont des ressources limitées…

S. G., Les Echos

http://www.lesechos.fr/info/hightec/020293085840.htm?xtor=RSS-2011


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